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Le Récap : Contagion FTX, BTC salvadorien, Timbres NFT, Binance complice…

L’effondrement de FTX a provoqué une onde de choc avec des effets sur Genesis, Gemini ou Coinhouse; Binance au cœur des soupçons; La Poste prépare des timbres NFT; Le Salvador accélère sur Bitcoin… Retour sur l’actu crypto de la semaine.

 

FTX s’est déclaré en faillite la semaine dernière. Ce sont environ 130 entités qui disparaissent de la scène crypto, dont des poids lourds du secteur comme Alameda Research. Une telle catastrophe industrielle ne peut manquer d’engendrer des effets en cascade. Compte tenu de la place qu’occupait FTX, les conséquences de sa faillite sont potentiellement systémiques.

Cette hypothèse se confirme. Pour Kaiko, les effets sont globaux au niveau de la liquidité sur les marchés, et plus encore pour les jetons les moins liquides. Le spécialiste de la data on-chain parle ainsi « d’Alameda Gap » pour décrire ce phénomène. La chute d’un des principaux market makers n’est pas indolore. Et elle est aggravée par les pertes subies par les autres acteurs de la liquidité. C’est notamment le cas de Genesis, qui chercherait 1 milliard de dollars. Et les difficultés de Genesis entraînent d’autres dominos, dont l’exchange Gemini ou le Français Coinhouse, contraint de geler ses livrets crypto.

FTX : une belle vitrine, mais une lugubre arrière-cuisine

Depuis sa faillite aux États-Unis, les révélations sortent progressivement au sujet de FTX et de ses dirigeants. Et elles sont tout sauf flatteuses pour l’ancienne coqueluche du secteur crypto, Sam Bankman Fried. Le CEO par intérim et responsable de sa restructuration dresse un portrait terriblement sombre des pratiques en vigueur au sein de l’exchange.

Et pourtant John Ray a connu Enron, dont il a été le liquidateur. Le dirigeant évoque ainsi un « échec complet des contrôles d’entreprise » et une « absence totale d’informations financières fiables ». Un tel fiasco est même une première pour Ray, du haut de ses plus de 40 ans d’expérience. Les informations ne soulignent pas seulement l’incompétence de la direction de FTX. Elles traduisent également des fraudes délibérées et organisées.

Un achat de Bitcoin quotidien pour le Salvador

Le président du Salvador se faisait discret ces derniers mois. Il est vrai que la chute des cours des cryptomonnaies, et notamment de Bitcoin, ne fait pas les affaires du pays et de Nayib Bukele. L’État détient des BTC. Il escomptait également émettre des obligations spéciales pour financer ses grands projets. L’initiative est au point-mort.

En revanche, la volonté du président et de son administration de poursuivre la stratégie d’achat de bitcoins n’est pas remise en cause. « Nous achèterons un bitcoin tous les jours à partir de demain », tweetait Nayib Bukele le 17 novembre. Avec un BTC à moins de 17.000 dollars à cette date, son prix est en effet attractif. A condition de remonter. Car pour l’heure, la moins-value du Salvador se monte à environ 60 millions de dollars. Et pour un pays endetté et sous pression du FMI et des agences de notation, ce n’est pas anodin. Ces institutionnels découragent sans conteste des politiques économiques basées sur Bitcoin. Selon la Banque des règlements internationaux, environ trois quarts des acheteurs de bitcoins ont « probablement perdu de l’argent ».

La philatélie en mode Web3 à La Poste

Les philatélistes peuvent aussi faire leur transformation digitale et s’intéresser aux usages du Web3. La Poste, par l’intermédiaire de sa filiale Philaposte, commercialisera l’année prochaine un « bloc de timbres NFT ». Il ne s’agit pas cependant de priver les collectionneurs de leurs timbres physiques.

En effet, les tokens seront systématiquement associés à des timbres physiques, et indissociables de ceux-ci. Grâce à la technologie NFT et à la blockchain Tezos, Philaposte souhaite rendre « unique » chaque timbre en les associant à des doubles numériques. La Poste développe le digital certes, mais sans renier ses origines. Pour l’un de ses dirigeants, il s’agit de « faire de ce bloc avant tout un objet de collection physique » qui s’inscrira « dans une démarche de collection avec plusieurs éditions par an » et en « garantir son authentification ».

Binance, le bon, la brute ou le truand ?

Binance vilipende FTX, son concurrent, avant de voler à son secours. Enfin presque. C’est le scénario qu’ont vécu la semaine dernière les clients de FTX et les détenteurs de jetons FTT. Ils sont nombreux aujourd’hui à avoir une dent contre la première bourse crypto, même si les révélations sur SBF et sa firme suggèrent qu’un effondrement serait intervenu tôt ou tard.

A l’image de SBF auparavant, Changpeng Zhao se verrait bien enfiler le costume de chevalier blanc. Un changement d’image bénéficierait grandement à Binance, largement critiqué par le passé pour son opacité et ses libertés à l’égard de la régulation. CZ propose donc de créer une association de la crypto et de définir des pratiques communes plus vertueuses. Malgré ces annonces, les autorités, aux États-Unis et au Royaume-Uni notamment, ne sont pas dupes. Elles estiment indispensable d’enquêter sur le rôle joué par Binance dans la chute de son concurrent.

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Christophe Auffray
Cofondateur et rédacteur en chef adjoint - Journaliste spécialiste de la transformation numérique depuis 2005, Christophe a notamment été rédacteur en chef adjoint chez ZDNet. Il suit de près l’actualité autour des actifs numériques et la décrypte au quotidien. Contact : christophe@coins.fr