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Climat toujours tendu dans la crypto avec un risque de faillite de Genesis; CZ de Binance participe au FUD par « erreur »; IRI, un fonds d’urgence d’un milliard de dollars; le naufrage FTX adapté en série…
La crise sur les marchés crypto n’est toujours pas dernière nous. Loin s’en faut. Dans l’actu crypto cette semaine, FTX menace toujours d’emporter bon nombre d’acteurs dans sa chute, à commencer par Genesis, qui par ricochet affecte aussi le Français Coinhouse. Le broker américain a besoin de capitaux frais.
Genesis aurait notamment essayé d’accéder à une ligne de crédit d’un milliard de dollars, sans succès. Sa maison-mère ne va-t-elle pas, comme après la chute de 3AC, voler à son secours ? Barry Silbert, le patron de Digital Currency Group, réfléchit à tous les scénarios. La firme a fait appel à la banque Moelis pour explorer diverses options pour sa filiale, dont la faillite. Une épée de Damoclès supplémentaire pour l’industrie crypto.
Un fonds multi-acteurs d’un milliard de dollars
A lui seul, Genesis aurait besoin d’un milliard de dollars. C’est le montant du fonds d’urgence constitué à l’initiative de Binance – qui a, à sa manière, participé à accélérer la crise sur les marchés de la crypto-finance. L’exchange dirigé par Changpeng Zhao n’entend pas cependant porter à lui seul ces investissements.
Plusieurs autres acteurs ont officialisé leur participation. Jump Crypto, Polygon Ventures, Aptos ou encore Animoca Brand ont annoncé rejoindre l’initiative Industry Recovery Initiative (IRI). Justin Sun et la plateforme Huobi avaient déjà exprimé leur adhésion au fonds d’urgence. CZ indiquait dans la semaine avoir reçu 150 candidatures de projets souhaitant bénéficier de l’IRI. Quid de la gouvernance du fonds et du rôle de Binance ?
Réguler la crypto et « fort »
De la régulation oui, d’accord, mais de manière proportionnée. La noyade de FTX a souligné l’importance de mieux encadrer certaines pratiques et les acteurs centralisés, mais aussi de favoriser la transparence. Aux États-Unis, régulateurs et politiques ont déjà pris position, sans préciser cependant d’agenda et de mesures.
En France, c’est à l’AMF de prendre la parole publiquement par l’intermédiaire de sa présidente. Anne Barbat-Layani, comme son prédécesseur, exhorte les titulaires de l’enregistrement PSAN à passer sans plus tarder à l’agrément. Mais la dirigeante souligne aussi la « nécessité de réguler plus vite et plus fort le monde des crypto-actifs », et ce, afin de « mieux protéger les investisseurs, et de mieux les informer sur les risques pris ». Jusqu’à promouvoir MiCA auprès des membres du G20, par exemple ?
SBF plutôt Zuckerberg ou Holmes ?
De qui pourrait se rapprocher le plus le désormais ex-PDG de FTX ? Quelques semaines plus tôt, il aurait été plus facilement comparé à Mark Zuckerberg, pour sa réussite. A présent, à mesure que les pratiques de l’exchange éclatent au grand jour, c’est sans conteste plus l’image d’Elizabeth Holmes de Theranos qui vient à l’esprit.
Mais que ce soit Zuckerberg ou Holmes, Sam Bankman-Fried devrait avoir droit lui aussi à son incarnation à l’écran. Outre les projets de livres, comme celui de Michael Lewis, dont Apple souhaiterait acquérir les droits, les frères Russo prévoient de produire une série de 8 épisodes version Arnaques, Crimes et Trading. A retrouver en 2024 sur Amazon Prime ?
CZ ou la dérive Twitter des dirigeants
Entre PDG et Twitter, le mariage n’est pas toujours de raison. Elon Musk avait d’ailleurs écopé d’une sanction de la part de la SEC pour ses pratiques sur les réseaux sociaux. Les dirigeants, encore plus d’entreprises cotées, sont tenus à une certaine réserve, ou au moins à des précautions oratoires.
Musk s’affranchit de la règle. Changpeng Zhao, le CEO et fondateur de Binance, est un utilisateur actif de Twitter. Mais ces messages peuvent avoir des conséquences autrement plus importantes que ceux d’un internaute anonyme. Ainsi, lorsqu’il diffuse des chiffres d’une source discutable sur les réserves de bitcoins de Grayscale et Coinbase, CZ est susceptible d’attiser la défiance. Il gagnerait donc probablement à prendre le temps de l’analyse et du recoupage d’informations avant de tweeter, au risque de devoir supprimer ensuite des messages et confesser une erreur.
Vie privée : Web2 et Web3 dos-à-dos
Le Web3, c’est du Web enfin soucieux de ses utilisateurs, qui reprennent le pouvoir. C’est la fin également de l’hyper-puissance des Gafam. C’est une partie des discours portés par les promoteurs de cette nouvelle génération d’Internet. La dernière politique de confidentialité appliquée par ConsenSys ne remet-elle pas en cause ces arguments ?
Pour des raisons non précisées, l’éditeur Ethereum, dirigé par un de ses cofondateurs, Joe Lubin, a annoncé que MetaMask collecterait désormais des données personnelles. Parmi celles-ci, l’adresse IP et le numéro de wallet. Les 30 millions de détenteurs de wallets MetaMask ne sont pas concernés cependant. Le sujet anime malgré tout la communauté et alimente son goût pour le débat. Et c’est tout à son honneur.
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